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Rentrée 2020 : pourquoi améliorer l’expérience RH est indispensable

La rentrée 2020 sera RH ou ne sera pas ! Alors que les entreprises doivent composer avec une situation sanitaire compliquée et un contexte économique morose, il est impératif pour les DRH de maintenir et développer un lien de confiance avec les collaborateurs. Sur le terrain, c’est la qualité de l’expérience RH qui représente et consolide ce lien. Au-delà du service RH courant, elle doit refléter l’attention apportée aux craintes et aux attentes de tous les salariés. L’inclusion, la transparence et l’accompagnement seront décisifs pour maintenir l’engagement des collaborateurs et leur capacité à jouer collectif.

Rassurer et accompagner les salariés présents physiquement

C’est un fait, une majorité de salariés redoute les risques de contagion que leur fait encourir la reprise du travail. Selon une étude réalisée par la plateforme d’intérim Qapa auprès de 4,5 millions de personnes et publiée le 24 août, 56% d’entre eux craignent de reprendre le travail avec le regain de contamination au Covid-19.

Dans ce cadre, il me paraît indispensable de montrer aux salariés que leur angoisse est entendue et prise en compte. Avoir la volonté de bien faire en appliquant les mesures de sécurité imposées par l’Etat est louable, mais ne suffit pas : il est nécessaire, pour que les mesures prises par l’Etat et par l’entreprise soient réellement appliquées dans les locaux, d’obtenir l’adhésion des salariés.

En effet, nombre d’entre eux considèrent les mesures décidées par l’État inopérantes ou inapplicables, certains refusant même de les suivre.
En ce qui concerne la distanciation physique, l’étude précitée indique que plus de 66 % des Français jugent le maintien d’une distance de plus d’un mètre entre les personnes de l’entreprise totalement impossible à appliquer correctement.

Quant au masque de protection, 38 % ne veulent pas en porter au travail. Et si 62 % affirment qu’ils vont bien le faire (36 % par obligation et 25 % volontairement), ils sont tout de même une personne sur quatre (26%) à déclarer ne pas vouloir suivre cette consigne pourtant obligatoire à partir du 1er septembre ! Quelles que soient les motivations de ce refus – invocation du libre arbitre, déni de la réalité du risque, ou simplement rejet de l’inconfort généré par le port du masque – les DRH ont un gros travail d’information et de pédagogie à accomplir, sous peine d’augmenter le risque de contamination pour l’ensemble des salariés.

Dans ce travail, l’attitude des services RH doit plus que jamais, être inclusive et ne négliger aucune catégorie de personnel. Il faut dès à présent solliciter l’avis des collaborateurs sur les difficultés à exercer leur métier en portant le masque, mais aussi sur les pistes d’amélioration possibles pour concilier sécurité et confort de travail. Les collaborateurs doivent se sentir associés aux décisions qui seront annoncées dans ce domaine.
 

Renforcer le lien avec les salariés de nouveau placés en télétravail

D’après une étude réalisée en juin 2020 par Opinion Way, 88% des personnes ayant pratiqué le télétravail pendant le confinement ont été satisfaits de cette expérience. Face à l’obligation du port du masque dans les locaux professionnels, une large partie des entreprises qui le peuvent s’apprête à recourir de nouveau à cette modalité, voire pour certaines à faire du télétravail la nouvelle norme de fonctionnement.

Nous avons déjà traité, dans ce blog, des façons de maintenir la cohésion et la confiance des salariés malgré l’éloignement physique. Le contexte était cependant celui d’un confinement limité dans le temps.

Avant de se lancer dans un retour au télétravail à temps complet sur lequel il leur serait difficile de revenir ensuite, les employeurs doivent aujourd’hui considérer que la situation actuelle risque de s’étendre sur le long terme. Elles disposent en tout cas du recul nécessaire pour réorganiser le télétravail en fonction de ce qui a bien ou mal fonctionné durant le confinement. 

Chaque employeur doit aussi s’interroger sérieusement sur ce qui fait l’esprit d’équipe dans son entreprise, sur les spécificités de sa culture, et sur les moyens de faire perdurer cet esprit et cette culture en dépit de la distance. Comment, par exemple, faire vivre des valeurs comme la convivialité ou la proximité quand chacun travaille chez soi ? Ce grand défi ne pourra être relevé sans un minimum de présentiel dans l’entreprise… ni sans entrer dans une démarche d’amélioration continue de l’expérience RH.

Si la digitalisation simplifie les échanges obligés en entreprise, il ne faut pas oublier qu’elle ouvre des possibilités de dialogue et de partage dépassant les impératifs administratifs ou professionnels. À titre d’exemple, les chats de service ou d’équipe offrent un cadre moins formel que l’email. Il est plus facilement possible d’y plaisanter ou de partager sur des sujets extra-professionnels avec un groupe de collègues. Les réseaux sociaux d’entreprise sont également à développer.

Plus largement, que l’entreprise s’oriente ou non vers le télétravail, la crise sanitaire impose de réinventer de nouvelles interactions entre les salariés eux-mêmes, mais aussi entre chaque salarié et l’entreprise. La DRH devra se montrer proactive, disponible et adapter ses modes de communication à chaque collaborateur – entretiens présentiels, mais aussi téléphoniques ou en visioconférences – pour prévenir tout sentiment d’isolement ou d’abandon au sein des équipes.

À l’heure où la dimension économique prend le pas sur les questions purement sanitaires, comme le montre la volonté d’Emmanuel Macron d’éviter à tout prix un reconfinement, beaucoup de salariés vont être soumis à une tension sur leur emploi. Entre accords de performance collective et plans de licenciements, notamment dans des secteurs comme l’aéronautique, l’hôtellerie ou la culture, prendre le pouls des collaborateurs et les associer aux décisions qui se profilent est essentiel. Quelles que soient les tempêtes à traverser, c’est l’expérience RH qui donnera l’impression que le navire est fiable et tient bon la mer.