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Acompte

Acompte : un avantage salarial à privilégier

Tous les employeurs ne sont pas en capacité de répondre aux problématiques de pouvoir d’achat de leurs salariés, en jouant la carte de l’augmentation de la rémunération. En revanche, ils peuvent faire évoluer leurs pratiques de versement de la paie en facilitant – voire en généralisant – les acomptes sur salaire.

En décembre dernier, l’augmentation des prix à la consommation atteignait, sur un an, 3,7 % en moyenne. Pour renforcer leur pouvoir d’achat à l’approche de Noël, 27 % des Français auraient demandé un acompte sur salaire. C’est ce qui ressort d’un sondage mené par la Fintech Rosaly auprès de plus de 1 100 personnes. D’autres enseignements méritent l’attention des employeurs : ainsi, l’acompte devient une alternative au découvert bancaire de plus en plus plébiscitée par les jeunes. Trois quarts des 18-25 ans estiment qu’il n’y pas honte à le demander, contre 54 % des baby-boomers.

L’enquête révèle aussi que 13 % des demandes ont été refusées par l’employeur. Une proportion importante, qui peut s’expliquer par l’amalgame entre acompte et avance (cette dernière n’étant pas une obligation de l’employeur, contrairement à l’acompte) ou encore par la complexité de gestion que représentent ces demandes pour les entreprises. « Cette enquête montre à quel point tout est encore à faire dans l’amélioration du bien-être financier des salariés, estime Arbia Smiti, fondatrice de Rosaly. L’évangélisation de dispositifs d’émancipation financière, l’éducation des salariés et plus globalement tout ce qui concerne la santé financière sont des axes déterminants et vitaux pour l’évolution des entreprises et de la société. » 

    Versement du salaire en plusieurs fois : une attente pour un tiers de Français

    L’acompte reste un droit largement méconnu des Français. Le Code du travail leur permet de demander un acompte, après le 15 du mois, d’un montant pouvant représenter jusqu’à 50 % de leur salaire. Depuis 2008, l’employeur est tenu d’y répondre positivement. Or d’après des enquêtes récentes, environ la moitié des salariés ne connait pas ce dispositif, et l’autre moitié ne le distingue pas vraiment de l’avance, qui n’a pourtant pas le même cadre juridique. Par ailleurs, une meilleure connaissance ne suffit pas à développer le recours à l’acompte : nombre de salariés se sentent très gênés d’en demander un, ce qui militerait pour le recours à sa digitalisation – et son automatisation – afin d’éviter un échange potentiellement embarrassant entre le collaborateur et l’employeur.

    Cette évolution, au service d’une forme de systématisation du versement de l’acompte, répondrait aux attentes d’une partie non négligeable de la population. D’après une étude conduite en 2022, un tiers des Français souhaiterait toucher son salaire en deux versements mensuels, au moins. Une demande qui dépasse le seuil des 50 % du côté des moins de 35 ans. Le contexte inflationniste actuel, ainsi que l’émergence de cette attente, en particulier parmi les plus jeunes, doivent donc inciter les entreprises et leurs services paie à s’intéresser de près à ce sujet – et à en faire un levier d’expérience collaborateur, de reconnaissance et de fidélisation.

      Recours à une application spécialisée ou paramétrage de la solution de paie

      Comment s’engager dans une telle démarche ? La première étape consiste à identifier précisément les attentes des salariés, via une enquête interne, pour en tirer un canevas d’ensemble – sur la fréquence et les dates de versement de l’acompte, sur le niveau d’autonomie laissée au collaborateur – de nature à satisfaire la majorité des salariés. Une fois ce cadre défini, l’employeur et le responsable paie vont devoir choisir l’appui technologique. Deux options se présentent à eux : la première consiste à souscrire à une plateforme spécialisée, qui permet au collaborateur de demander un acompte à n’importe quel moment, sans devoir attendre le 15 du mois, dans la limite du salaire correspondant à la période de travail effectuée. Ces applications, généralement interfaçables avec les différents logiciels de paie, facilitent ainsi le traitement et le suivi automatiques des demandes. Autre stratégie : paramétrer la solution de paie pour permettre le versement de l’acompte, aux dates – et pour le montant – décidés en amont.

      La généralisation et l’automatisation des acomptes peuvent ainsi devenir un véritable avantage salarial, qui mérite d’être valorisé dans les communications internes et les actions de marque employeur. Un levier d’expérience collaborateur d’autant plus impactant s’il est associé à des programmes d’éducation et de culture financières, pour aider le salarié à intégrer sereinement cette nouvelle donne dans la gestion de ses dépenses.

        Les salariés et l'inflation

        Découvrez dans notre enquête réalisée via OpinionWay, quelles sont les attentes des salariés !

        inflation
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