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Salariés aidants : des attentes fortes envers l’employeur

Salariés aidants : des attentes fortes envers l’employeur

Un actif sur cinq est aujourd’hui en situation d’aidance régulière envers un proche. Un rôle exigeant et chronophage, qui n’est pas toujours facilement conciliable avec la vie professionnelle. Plusieurs études éclairent la situation des salariés aidants et leurs attentes envers l’entreprise, qui a tout intérêt à réfléchir aux modalités d’une expérience RH collaborateur adaptée à la spécificité de leurs besoins.

On compte aujourd’hui 11 millions d’aidants familiaux en France, qui prennent soin d’un proche fragilisé – grand âge, maladie, handicap, accident de la vie, etc. Près d’un sur deux est également salarié, ce qui représente environ 20 % des effectifs moyens d’une entreprise. Une enquête conduite par l’Observatoire Cetelem s’intéresse aujourd’hui aux besoins des aidants, et à la manière dont l’employeur peut les accompagner concrètement.

La vie des aidants est donc structurée par le rythme du soutien apporté, qui est quotidien pour 46 % d’entre eux. Les principales difficultés qu’ils rencontrent sont d’ordre moral : ils sont 40 % à citer la charge mentale et le stress, devant la fatigue physique et le coût financier. Même si elles sont moins mises en avant, d’autres problématiques peuvent concerner les aidants – gestion du temps et manque d’information.

Flexibilité des horaires et jours de congés supplémentaires

Quid de l’implication de l’employeur pour faciliter les multiples activités de leurs collaborateurs ? Celle-ci pourrait gagner en ampleur si l’on en croit les personnes interrogées. Ainsi, deux tiers des aidants estiment qu’ils ne sont pas suffisamment accompagnés par les entreprises. Or les difficultés ne manquent pas dans la sphère professionnelle : environ un sur deux a déjà dû prendre un congé imprévu pour assumer son rôle d’aidant, aménager ses horaires, voire poser des arrêts de travail.

Les attentes exprimées découlent de ces difficultés. Les salariés aidants attendent ainsi des horaires plus flexibles (41 %), une diminution de leur temps de travail (37 %) et des jours de congés supplémentaires (35 %). Viennent ensuite, dans une moindre mesure, des conseils personnalisés de la part d’experts de l’aidance et des informations leur permettant de mieux accomplir leur rôle d’aidant. Cet effort de communication est sans doute la première étape à privilégier par les employeurs : en effet, moins de deux aidants actifs sur trois connaissent l’existence du congé de proche aidant.

Un besoin de répit auquel répondre pour prévenir l’épuisement

Une autre enquête, menée en 2021 par l’OCIRP et Viavoice, montre l’importance de bousculer les lignes en confirmant que l’aidance est trop souvent exclue des préoccupations d’entreprise. C’est aussi au changement de mentalité des salariés aidants qu’il faut s’attaquer :  ils sont nombreux à avoir peur d’en parler et d’être stigmatisés, craignant des conséquences négatives sur leur carrière. Trois quarts d’entre eux ne se déclarent donc pas auprès de leur employeur. Pourtant le temps moyen d’aide hebdomadaire, de 8,3 heures, suffit à expliquer l’état d’épuisement ressenti par de nombreux salariés aidants. Le besoin de répit est exposé par huit salariés aidants sur dix, qui considèrent qu’un accès facilité à des aides professionnelles supplémentaires pourrait les soulager. Les attentes envers l’entreprise relèvent de trois registres :

  • La temporalité, avec davantage de flexibilité horaire et des congés par intermittence pour gérer un imprévu ;
  • Le soutien financier ;
  • Et l’information sur les droits et dispositifs proposés.

Des soft skills développées par l’aidance, à valoriser dans l’entreprise

Par ailleurs la difficulté à concilier rôle d’aidant/vie personnelle/carrière est clairement une réalité pour près de quatre salariés aidants sur dix, qui ont renoncé à une opportunité professionnelle. Cette perte de chances est aussi dommageable pour le collaborateur que pour l’entreprise, qui se doit d’envisager des adaptations dans sa politique de gestion des talents. L’employeur a notamment tout intérêt à s’engager dans un travail d’objectivation et de reconnaissance des compétences renforcées par l’aidance. D’après le baromètre réalisé par Interfacia, Tilia et le Lab RH, les personnes qui s’occupent de leur proche malade, en perte d’autonomie ou en situation de handicap, développent plusieurs soft skills qui pourraient être utiles en entreprise. Ils sont ainsi 82 % à être montés en compétences, parmi lesquelles l’adaptation au changement (73 %), une meilleure gestion des priorités (70 %), l’empathie (44 %) ou l’organisation de leur temps (42 %).

Ces études livrent des enseignements précieux aux responsables RH, qui peuvent s’en inspirer pour concevoir un dispositif d’accompagnement réellement adapté aux besoins des salariés aidants. Un moyen de les fidéliser et de maintenir leur engagement, en améliorant leur expérience RH collaborateur.