1. Home>
Slashers : une tendance en plein essor

Slashers : une tendance en plein essor

De plus en plus d’actifs français occupent deux activités professionnelles – par choix ou par nécessité. Un phénomène qui doit interpeler les employeurs, afin d’accompagner au mieux les salariés concernés et contribuer à la qualité de leur expérience RH collaborateur.

En six ans, le nombre d’actifs « slashers » est passé de quatre à six millions en France – soit un quart des actifs occupés, ce qui est considérable. Le phénomène de l’activité professionnelle complémentaire à une activité principale n’est pas nouveau, mais connaît depuis une quinzaine d’années un surcroît d’intérêt, marqué par la popularisation de ce terme aux Etats-Unis.

En 2016, le Salon SME avait mené une première enquête pour évaluer l’ampleur du slashing dans l’Hexagone. L’étude 2022 permet d’apporter des éclairages plus précis, au-delà de l’augmentation notable du nombre de personnes concernées par ces « moonlight businesses » ou « side projects » - selon les terminologies en vigueur, en France comme en Amérique du Nord.

De multiples motivations, concrétisées par un contexte porteur

 Comment expliquer un tel essor en si peu de temps ? L’étude révèle plusieurs facteurs explicatifs : la montée en puissance du régime d’auto-entrepreneur, la simplification de la gestion d’une micro-entreprise, mais aussi les conséquences de la crise sanitaire en termes de réorganisation du travail. Du côté des motivations, c’est la volonté d’augmenter ses revenus qui reste la principale incitation (pour deux tiers des slashers interrogés). D’autres facteurs sont invoqués, comme le fait d’exploiter un hobby ou une passion (29 %) ou la préparation d’une reconversion professionnelle.

Sans surprise, les revenus générés par l’activité complémentaire sont très variables, mais généralement assez modestes – inférieurs à 300 € pour près d’un actif sur deux. Cette limite « naturelle » s’explique par le temps, souvent limité, qui peut être consacré à cette deuxième activité. Ainsi, l’étude met en lumière trois profils de slashers : occasionnels (moins de cinq heures par semaine), réguliers, intensifs (plus de dix heures hebdomadaires).

Un pas de plus vers l’avènement de la multi-activité ?

Près de deux tiers des répondants l’affirment : exercer une double activité est totalement choisi. Comme l’indique Alain Bosetti, président du Salon SME, « si la première motivation, en 2022 comme en 2016, reste de très loin la recherche de revenus complémentaires, être slasher apporte de l’indépendance dans le choix de l’activité, des clients, du lieu de travail et du mode d’organisation. Bref, être slasher apporte aussi de la liberté professionnelle, qui pourrait de plus en plus susciter l’envie de se mettre à son compte en activité principale. Cette porosité croissante entre salariat et entrepreneuriat nourrit la transition entrepreneuriale, c’est-à-dire l’évolution progressive d’une société de salariés en CDI vers une société d’indépendants et d’entrepreneurs à temps plein ou partiel. »

Les projections d’experts du monde du travail semblent aller dans le même sens d’un avenir marqué par plusieurs activités menées conjointement. L’étude onepoint x Kantar sur le futur du travail en 2035 indique, parmi les grandes tendances, l’avènement du professionnel multi-actif – avec, en moyenne, 2,3 activités différentes et des statuts multiples.

Faire de l’employeur l’allié du slasher

Si le présent, et surtout l’avenir, seront marqués par la montée en puissance des slashers, des points de vigilance s’imposent. N’y a-t-il pas un risque de surmenage physique et mental ? Du côté des entreprises, quelle réaction adopter ? Plutôt que de jouer la carte de l’ignorance de ce phénomène qui pourrait concerner de plus en plus de collaborateurs, elles ont sans doute intérêt à se pencher sur cette tendance pour en faire un élément de l’expérience RH collaborateur.

Sans se montrer intrusifs, les managers informés de cette situation pourraient échanger avec les membres de leur équipe pour s’assurer que ce cumul ne répond pas à une nécessité financière. Et si c’est le cas, envisager différentes options, comme une promotion ou une sensibilisation à la culture financière. S’ils subissent la multi-activité, les actifs risquent bien d’être épuisés, démotivés. S’il s’agit au contraire d’une passion ou d’une envie d’explorer de nouveaux horizons, comment exploiter cet enrichissement de compétences dans le job principal ?

Dans tous les cas de figure, il peut être pertinent de chercher des solutions, plus ou moins personnalisées, pour faciliter le quotidien des slashers, s’assurer à la fois de leur capacité à être performant et de leur niveau de bien-être, et favoriser leur fidélisation.

    L’expérience RH des collaborateurs en pratique

    Et si on transformait chaque échange en un vrai service RH ?

      Découvrez notre livre blanc